Programme international sur l’Homme et la Biosphère : Communiqué du 11 décembre 1998

LE PAYS DE FONTAINEBLEAU DEVIENT LA 356e RESERVE DE BIOSPHERE DU PROGRAMME MAB DE L’UNESCO

Paris, 11 décembre {N°98-276} - Les responsables du Programme international sur l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’UNESCO, qui tient actuellement sa 15e session au siège de l’Organisation, se sont rendus, le 10 décembre, à Fontainebleau, à 50 kilomètres de Paris, pour décerner à la Forêt de Fontainebleau et au futur Parc du Gâtinais le titre de Réserve de Biosphère.

Lancé en 1971 par l’UNESCO, le Programme international sur l’Homme et la Biosphère (MAB - Man and the Biosphere) vise à définir les bases scientifiques de l’utilisation rationnelle et de la conservation des ressources naturelles de la biosphère. Les réserves de biosphère sont des sites privilégiés reconnus par l’UNESCO pour mettre en œuvre les activités du programme MAB.

Actuellement au nombre de 356, elles constituent un Réseau mondial, qui s’étend sur 90 pays, afin de promouvoir la recherche en coopération, la surveillance continue et l’échange d’informations sur la biosphère et l’aménagement du territoire. Véritable laboratoire d’idées et de réalisations concrètes, le programme MAB s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de Séville - développée lors de la Conférence de Séville - adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en novembre 1995, qui définit des objectifs conciliant conservation de la nature et développement durable pour les réserves de biosphère au niveau des sites, et aux niveaux national et international.

La Réserve de biosphère du Pays de Fontainebleau, située en Ile-de-France à 50 km de Paris, renferme une forêt tempérée mixte - constituée principalement de chênes, pins sylvestres et hêtres -, des landes, des affleurements rocheux de grès et plusieurs zones humides, dont les fameuses platières, mares plus ou moins éphémères dues aux eaux de pluie et à l’imperméabilité du grès. D’une superficie totale de 70 000 ha, elle comprend 20 aires centrales (au total 3 874 ha) où la nature ne subit aucune intervention humaine, deux zones forestières tampons (13 496 ha) entretenues par l’Office national des forêts (ONF), et une aire de transition d’environ 50 000 ha en emprise sur une quarantaine de communes dont Fontainebleau, Avon, Barbizon, Milly-la-Forêt.

Le Pays de Fontainebleau a été désigné réserve de biosphère par le MAB de l’UNESCO grâce à l’action conjointe du Professeur Jean Dorst, ancien Directeur général du Muséum national d’histoire naturelle, du Professeur Patrick Blandin, Directeur de la Grande Galerie de l’évolution au Muséum national d’histoire naturelle, de Jacques Lecomte, Président du Comité français du MAB, d’Yves Richer de Forges, Directeur régional des forêts pour l’Ile-de-France de l’ONF, et l’appui des maires des communes concernées - dont particulièrement celui de Paul Dubrule, maire de Fontainebleau et Président du District de Fontainebleau-Avon.

Fontainebleau a une longue tradition de conservation de la nature puisque elle a vu les premières zones de protection de la nature en France, à l’époque dénommées réserves artistiques, dès le milieu du XIXe siècle et, en 1948, la création de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature) dont le cinquantenaire a été célébré dans la ville, en présence du Président français, Jacques Chirac, début novembre. La Forêt de Fontainebleau est également, avec près de 15 millions de visiteurs par an, l’un des lieux majeurs du tourisme et des loisirs en France.

La 15e session du Conseil international de Coordination du Programme MAB - structure intergouvernementale composée de 34 Etats membres qui se réunit tous les deux ans - se termine aujourd’hui 11 décembre. Il a élu son bureau pour les deux prochaines années. Le nouveau Président, qui prend la suite de Peter Bridgewater (Australie), est Javier Castroviejo Bolibar (Espagne) ; il est entouré de cinq Vice-Présidents représentant l’Egypte, l’Equateur, le Gabon, la Russie et la Thaïlande. Le Secrétaire général du Conseil est le biologiste marin français, Pierre Lasserre, Directeur de la Division des sciences écologiques de l’UNESCO.

Le rapport d’activités du MAB souligne une profusion d’activités aux niveaux national et régional, et donc des perspectives encourageantes, notamment grâce à la revue périodique des réserves de biosphère désignées depuis plus de 10 ans qui a engendré un processus d’évaluation et d’autocritique par les pays eux-mêmes. Les nombreuses demandes concernant des zones transfrontalières (Vosges-Palatinat, Pologne-Belarus-Ukraine, Israël-Jordanie, etc.) sont également porteuses d’espoir pour la coopération internationale dans les sciences écologiques et l’efficacité du programme MAB qui contribue ainsi à la construction de la culture de la paix.