Société de Sauvegarde
de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine
Association
loi 1901 RNA n° W774005423 JORF du 15 février 2014 p. 749
COMMUNIQUE DE PRESSE
"Fondation de
la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau"
Fontainebleau, le 27
mai 2014.
Le
24 mai 2014, la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée
de la Seine a tenu sa première Assemblée générale ordinaire.
La
Société est dirigée par le Professeur Olivier Tournafond, conseiller
municipal de La Rochette et ancien président du Comité de Pilotage Natura
2000 du massif forestier de Fontainebleau. Originaire de Fontainebleau,
celui-ci dirige la Licence d'éco-gestion patrimoniale de l'immeuble à l'IUT de
Fontainebleau et le Master de droit de la Construction à l’Université de Paris
XII.
La
décision de création de cette Société est motivée par la multiplication des
coupes rases en Forêt. La gestion de l'Office national des forêts est mise
en question. La Société préconise l'abandon de la futaie régulière (monoculture
d'arbres d'âge identique, avec coupe définitive d'exploitation) et la conversation
en futaie irrégulière ou jardinée (mélangée, arbres de tous âges), plus
proche du modèle naturel. Cette dernière permet de conserver les fonctions
économiques des forêts par un prélèvement sur les arbres mûrs, sans nuire aux
fonctions sociales et paysagères du massif.
La
Société a voté plusieurs résolutions, elle demande d'urgence :
–Un moratoire immédiat sur les coupes rases
(dites aussi définitives ou « de régénération »)
–La révision du plan aménagement vers des
modes plus naturels (futaies jardinée et irrégulière), éventuellement un statut
spécial garantissant la fin des coupes rases
–L’interdiction de toute atteinte foncière
(opérations routières ou emprise urbaine)
–Le respect des usages traditionnels sans
contraintes nouvelles.
La Société est soutenue par un Comité d'honneur
sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince Charles-Emmanuel de
Bourbon-Parme accompagné du Général (CR) Brésard, Président du Comité pour
l'avenir du massif forestier de Fontainebleau et du Professeur Hugues Portelli,
Sénateur du Val d'Oise, Maire d'Ermont, Président de l'Union des Maires du Val
d'Oise. D'autres notabilités se joindront à eux.
La société dispose également d’un Comité
scientifique constitué de Madame le Professeur Annick Schnitzler de
l’Université de Metz, biologiste et spécialiste des forêts anciennes, ainsi que
de Madame Marie-Stella Duchiron, docteur ès-sciences et ingénieur du Génie
Rural et des Eaux & Forêts.
La
Société invite donc tous les défenseurs de la forêt de Fontainebleau qui
partagent ses objectifs, à la rejoindre (renseignement
au 24 bd Thiers 77300 Fontainebleau secretariat.SSFFVS@gmail.com foret-de-fontainebleau.blogspot.com).
Questions-réponses
avec le Professeur Olivier Tournafond,
Président de la Société de
Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine.
Question/ Quel est l'objet de votre
association ?
Réponse/ Je suis un vieux
Bellifontain, j'ai vu cette forêt magnifique être abattue dans les années 70. Malgré
les statuts et les engagements, les coupes rases continuent, sous le vocable
hypocrite de "coupes de régénération". Bientôt, la forêt ne sera plus
l'ombre que d'elle-même. Conseiller municipal de la Rochette, j'ai été
président du Comité d'Etat Natura 2000 de la forêt de Fontainebleau, qui a
confirmé ma conviction qu'il fallait agir.
Q/ Ne faites-vous pas
concurrence avec les amis de la forêt ? Qu'est ce qui vous différencie ?
R/ Nous n'avons pas
d'opposition avec les amis de la forêt. Cependant, ceux-ci n'assurent plus leur
fonction de défense de la forêt. M. l'ingénieur Tendron, qui avait décidé des
coupes rases dans les années 70 est devenu leur vice-président, alors que les
AAFF les dénonçaient jusqu'en 1990. Là où ils ont laissé le combat nous le reprenons.
Je note d'ailleurs un léger infléchissement timide de leur position relatée
dans la République, le public attendant plus qu'une approbation des coupes
rases ou de régénération !
Q/ Justement, l'ONF déclare que
la forêt est vieillissante.
R/ Elle est vieillissante,
parce que le mode de gestion choisi, la futaie régulière, fait que tous les
arbres ont le même âge. Au commencement, c'est la coupe rase, à la fin c'est la
coupe rase. Peu importe les paysages, la biodiversité, les atteintes au sol, déjà
si sec.
Q/ L'ONF soutient qu'il faut
adapter la forêt aux changements climatiques.
R/ Je trouve cet argument
douteux. On peut se demander si ce n'est pas un prétexte pour justifier des
coupes comme celle de 2013, route de Trévise. En tout état de cause, les coupes
rases portent une atteinte très grave aux sols, avec un risque de lessivage de
la matière organique. Par ailleurs, les coupes définitives facilitent
l'enrésinement qui acidifie les sols. C'est presque irréversible. Il est donc
urgent d'agir.
Q/ Que préconisez-vous alors ?
Etes vous contre toute exploitation ?
R/ Des scientifiques de renom
proposent de passer à la futaie irrégulière ou jardinée. Les arbres sont en
mélange, de tous âges, presque comme la forêt naturelle. L'exploitation est non
seulement possible mais plus avantageuse, puisque l'on récolte les arbres mûrs
au fur et à mesure. Des études montrent qu'économiquement c'est plus rationnel
qu'une coupe définitive qui coupera des arbres qui n'ont pas tous le même
développement. Cela implique simplement d'être plus proche du terrain que de la
gestion comptable actuelle. Une conversion du régime prendra du temps, certes,
mais continuer comme cela est dramatique.
Q/ Vous rejoignez ceux qui sont
pour le parc national : ne risque t on pas d'avoir une forêt sous cloche avec
des contraintes pour les usagers ?
R/ Au contraire. L'accumulation
des statuts a été un miroir aux alouettes, qui n'a jamais interdit les coupes
rases. Nous ne voulons aucune contrainte nouvelle pour les usages traditionnels.
Le parc national le permet, mais nous n'excluons pas un statut spécial pour les
forêts franciliennes. L'important c'est l'interdiction des coupes et aussi des
atteintes foncières à la forêt. Les usagers peuvent être rassurés.
J'ajoute
que le problème que nous avons est partagé dans tout le Bassin Parisien, dans
les anciennes forêts royales, notre Société fait l'union actuellement avec
d'autres associations régionales pour faire front commun. Fontainebleau,
Rambouillet, Versailles, Montmorency, … même combat !