RECOMMANDATIONS PANEUROPEENNES POUR UNE GESTION FORESTIERE DURABLE AU NIVEAU OPERATIONNEL

TROISIEME CONFERENCE MINISTERIELLE 
POUR LA PROTECTION DES FORETS EN EUROPE 

RECOMMANDATIONS PANEUROPEENNES POUR UNE GESTION FORESTIERE DURABLE AU NIVEAU OPERATIONNEL

Adopté au niveau des experts à la Cinquième réunion préparatoire de la Conférence de Lisbonne, à Genève, les 27,28 et 29 avril 1998


4.2. Recommandations pour les pratiques de gestion forestière

a. La régénération naturelle devrait être préférée sous réserve que les conditions soient adéquates pour assurer la quantité et la qualité des ressources forestières et que la provenance actuelle soit d'une qualité suffisante pour le site.

b. Pour le reboisement et le boisement, les origines des essences autochtones et provenances locales qui sont bien adaptées aux conditions des sites devraient être préférées lorsqu'elles sont appropriées. Il ne conviendrait d'utiliser des essences, provenances ou variétés importées que si leur impact sur l'écosystème et l'intégrité génétique des essences autochtones et provenances locales a été évalué; s'il est négatif, il devrait être évité ou minimisé.

c. Là où cela se justifie, les pratiques forestières devraient promouvoir la diversité des structures tant verticales qu'horizontales, telles que peuplements d'âge inégal et diversité des essences tels les peuplements mixtes. De même, les pratiques devraient avoir pour but de préserver et de restaurer la diversité du paysage.

d. Les systèmes de gestion traditionnels qui ont créé des écosystèmes intéressants, tels que taillis sur des sites appropriés, devraient être encouragés lorsque cela est économiquement faisable.

e. Les opérations d'entretien et d'exploitation devraient être réalisées d'une manière telle qu'elles n'occasionnent aucun dommage aux écosystèmes. Lorsque cela est possible, des mesures pratiques devraient être adoptées pour améliorer ou préserver la diversité biologique.

f. Les infrastructures devraient être planifiées et créées de façon à minimiser les dégâts aux écosystèmes, en particulier les écosystèmes rares, sensibles ou représentatifs et les réserves génétiques, en tenant compte des espèces clés menacées ou autres - en particulier leurs pratiques migratoires.

g. Tenant dûment compte des objectifs de la gestion, des mesures devraient être adoptées pour équilibrer la pression des populations d'animaux et du pâturage sur la régénération et la croissance des forêts, ainsi que sur la biodiversité.

h. Le bois mort, sur pied ou sur parterre de coupe, les troncs creux, les vieux peuplements et les espèces rares devraient être laissés sur place, en quantité et selon la répartition qu'exige la sauvegarde de la diversité biologique, en tenant compte de leur incidence potentielle sur la santé et la stabilité des forêts et écosystèmes environnants.

i. Les biotopes clés spéciaux tels que sources, marécages, affleurements rocheux et ravins devraient être protégés en forêt ou, le cas échéant, restaurés lorsqu'ils ont été endommagés par des pratiques forestières.

Communiqué de presse du 23 oct. 14 : Quel statut pour la Forêt de Fontainebleau ?

Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine
Association loi 1901 RNA n° W774005423 JORF du 15 février 2014 p. 749
24 bd Thiers 77300 Fontainebleau    secretariat.SSFFVS@gmail.com    foret-de-fontainebleau.blogspot.com

COMMUNIQUE DE PRESSE
"Quel statut pour la Forêt de Fontainebleau ?"

Fontainebleau, le 23 octobre 2014.

A la suite à l'article de la République du 20 octobre 2014 : "Faute de parc national, la forêt de Fontainebleau pourrait se consoler avec l'Unesco", nous tenons vous communiquer notre réaction et nos commentaires.

Classement au patrimoine mondial :
prestigieux mais pas suffisant

Le classement en patrimoine mondial de l'UNESCO est un label prestigieux que Fontainebleau pourrait s'enorgueillir d'avoir.
Mais il n'est en rien une solution au problème actuel de la forêt qu'est la surexploitation et la méthode de gestion qu'est la coupe rase.

La Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau rappelle que la Forêt a accumulé des statuts nombreux : site classé (1965), Réserve de Biosphère, déjà de l'UNESCO (1998), Forêt de protection (2002), Natura 2000 (2004), Forêt Patrimoine (2008), Forêt d'exception (2013). Certains statuts ne sont que des labels, les autres sont des protections foncières, seul Natura 2000 pourrait avoir un impact sur le sujet. Mais il est bien clair qu'aucun de ces statuts n'a résolu le problème des coupes à blanc étoc. Au mieux, ils ont égaré le débat.

Le président de la Société, le Pr. Olivier Tournafond, qui a été membre du Comité scientifique du Comité de pilotage du projet de Parc National soutient la démarche du Maire de Fontainebleau vis à vis de l'UNESCO, mais demande d'aller plus loin.

Faire cesser les coupes rases durablement

Sur la question du parc national, la Société de sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau ne partage en rien l'opinion des "Amis de la Forêt". Depuis la réforme du statut de 1960 des parcs nationaux qui a été effectuée par la loi de 2006, il n'y a pas lieu de fermer des routes ou encore de créer de nouvelles réserves. De même, les contraintes que les AFF font valoir ne correspondent plus à l'état de la législation. Le rapport du Comité scientifique du projet de parc national a établi sans aucune réserve que les soi-disantes contraintes étaient un faux problème.

La Société de sauvegarde rappelle, comme le comité scientifique, que le Parc national doit être une contrainte pour le gestionnaire forestier et non pour les usagers. Sa position officielle est la suivante : elle réclame un statut portant sur  nécessités de conservation du site et de la nature, dans le respect des infrastructures de transport vitales existantes. Ce statut ne doit entraîner aucune contrainte nouvelle pour le public et les visiteurs : on respectera les usages traditionnellement pratiqués dans le massif.

Par ailleurs, il existe d'autres méthodes de gestion, comme la futaie irrégulière ou jardinée, qui permettent de conserver une fonction économique en nuisant moins aux fonctions écologiques, esthétiques et sociales de la forêt.


On est loin de la mise sous cloche annoncée, mais il faut poser vraiment le problème de la gestion forestière, plutôt que détourner le débat. La désinformation continuellement entretenue sur le sujet a malheureusement empêché d'adopter les solutions qui auraient réglé la question.

Malaise à l'ONF sur les méthodes de coupes

Un rapport commandé par l'ONF en 2012 montre un malaise sur les méthodes de coupes.

En voici les extraits pertinents.


OFFICE NATIONAL DES FORETS - CAPITAL SANTE - 22 mai 2012

Extraits pertinents

SYNTHESE DE L’AUDIT-DIAGNOSTIC
SOCIO-ORGANISATIONNEL REALISE DE
JANVIER A AVRIL 2012

2.2 Principales causes du malaise social ressenti par les personnels ressorties au cours de
l’audit

Le malaise social actuel puise sa source des principales problématiques suivantes :
• Une évolution de l’ONF perçue comme principalement dictée par les réductions d’effectifs
• Des réductions d’effectifs qui s’accompagnent d’une augmentation importante de la charge de travail
• Une évolution de l’ONF perçue comme induisant l’abandon progressif et « silencieux » de certaines
missions de service public
• Une large majorité du corps social aujourd’hui en opposition marquée avec la politique de coupe de bois et son impact présumé sur le patrimoine forestier
• Une opposition qui a pour conséquence un tiraillement éthique pour plusieurs catégories de personnels
• Des populations ouvrières dans une position difficile

Une large majorité du corps social en opposition marquée avec la politique de coupe de bois 

La politique de coupe de bois apparaît comme fortement contestée par la plupart des collaborateurs ONF rencontrées sur le terrain et en agence. Le sentiment que la logique de vente de bois à court terme – dictée par la nécessité d’atteindre des objectifs économiques - s’impose aujourd’hui face à celle de gestion durable de la forêt (qui, elle, se conçoit nécessairement à moyen ou long terme) est fortement répandu. Il s’appuie sur de nombreux exemples donnant l’impression que les activités économiques ont pris le pas, dans les discours et dans les actes, sur les activités non rentables on non facturables ; Le fait que des décisions de coupes de bois puissent « prendre des libertés » par rapport à un plan d’aménagement défini pour les 15 années à venir constitue un exemple emblématique de décision prise, selon les collaborateurs, au seul critère de la dimension économique. Certaines décisions jugées non respectueuses des normes sylvicoles (comme les règles de peuplement) sont également perçues comme étant dictées par les mêmes impératifs. Le discours managérial semble également renforcer le sentiment que les prestations facturables sont systématiquement à privilégier dans l’activité des agents patrimoniaux. La logique commerciale s’impose dans l’activité courante quand un directeur d’agence demande à un agent patrimonial de ne pas verbaliser un exploitant pour maintenir de bonnes relations avec ce dernier. Certaines prestations aux communes sont désormais facturées (comme par exemple les sorties de classe en nature). Et de fait, les objectifs de vente de bois ont induit une augmentation de l’activité de martelage et des autres activités bois. 

Le sentiment que le patrimoine forestier est menacé 

Ce sentiment est là aussi largement partagé au sein des agences et omniprésent chez les agents patrimoniaux et les ouvriers forestiers. Le sentiment que l’ «on coupe trop » revient dans de nombreuses bouches et traduit l’impression que le capital forestier serait en train d’être dilapidé. D’après les réponses au questionnaire de l’ASO, 60% des collaborateurs estiment que «l’ONF ne porte pas une attention suffisante à la gestion durable du patrimoine forestier ». Cette situation, en partie alimentée par la politique de coupe de bois, s’ancre également dans les évolutions récentes aux répercussions très concrètes : par manque de temps, les agents patrimoniaux ne peuvent plus contrôler les coupes des exploitants (« à quoi bon marteler si on ne peut pas contrôler les coupes après ? »). Le non-remplacement des agents patrimoniaux sur certains triages et l’augmentation de la taille de ces derniers induisent également une perte de connaissance du terrain et de finesse dans la gestion de la forêt. Il semble également que la vision globale de la forêt – nécessaire à la prise des décisions adéquates sur le triage qui ne peut être abordé que comme un » système » complexe - soit en train de disparaître au niveau de l’agence, en partie du fait du fonctionnement très cloisonné des différents services (voir plus loin). D’autres faits sont également relevés et traduisent le malaise ressenti : une mission de biodiversité affichée mais dont les normes sont difficiles à faire appliquer sur le terrain ; des agents patrimoniaux qui estiment que plus personne ne s’inquiète de ce qui est fait sur le terrain (« seuls les chiffres de coupe sont contrôlés ») auxquels s’ajoutent des altercations et une agressivité croissante dans les relations avec le public, choqué par des coupes ou des ventes de bois (au bord de la route) désormais plus visibles ; des influences politiques locales (un élu local qui intervient auprès de la direction de l’ONF pour faire stopper des coupes) ou la constitution de chaines humaines par des associations désireuses d’empêcher des travaux, sont des exemples marquants qui questionnent et affectent les personnels ONF. 

Le tiraillement éthique pour plusieurs catégories de collaborateurs 

L’ASO révèle que 59% des personnes interrogées – toutes catégories confondues - déclarent vivre un désaccord entre leurs valeurs et celles de l’Office. Ce conflit de valeur est vivement ressenti par les personnels de terrain (agents patrimoniaux en tête). Il a pour conséquence chez nombre d’entre eux une forme de nécessité morale de «devoir protéger la forêt contre l’ONF ». Cette prise de position assumée induit une souffrance éthique et se traduit par des comportements de résistance à l’encontre de l’organisation et des décisions jugées contraires à l’intérêt de la forêt. Le sentiment d’une perte progressive des valeurs forestières est fortement exprimé, alors que ces mêmes valeurs revêtent à l’ONF une dimension identitaire extrêmement forte car au coeur des missions et des métiers. Enfin, 58% des personnes déclarent « un écart entre la qualité du travail qu’ils font et celle qu’ils aimeraient faire », cette qualité empêchée représentant pour de nombreux métiers une réalité difficile à vivre. 

CONFÉRENCE du 27 septembre 2014 : Le problème de la gestion forestière en France


CONFÉRENCE

Le problème de la gestion forestière en France
L’exemple de la forêt de Fontainebleau
Samedi 27 septembre 2014 à 20h30
Mille Clubs - Impasse des Pincevents
77000 La Rochette

Conférenciers :
Olivier Tournafond et Guillaume Bricker

Entrée libre

La République du 9 juin 2014 : Les coupes rases en forêt de Fontainebleau font débat

FontainebleauLes coupes rases en forêt de Fontainebleau font débat

Les coupes rases en forêt de Fontainebleau sont-elles bonnes ou nocives pour le massif ? Pour la première fois, une nouvelle association réclame l’abandon de cette pratique.

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Un étonnant spectacle de désolation : parfois, les promeneurs de la forêt de Fontainebleau ont la surprise de croiser des parcelles totalement rasées. Un drôle de spectacle, que l’ONF justifie par l’obligation de renouveller parfois les arbres âgés, de changer l’essence d’un peuplement ou bien quand les bois sont « totalement surannés et incapables de se reproduire ».
Une méthode qui ne fait pas l’unanimité. Olivier Tournafond, ancien président du Comité de pilotage Natura 2000, en a même fait son combat. Il vient de créer la « Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau ». Pour lui, c’est clair : les coupes rases doivent être abandonnées sous peine de mettre en danger le massif : « Bientôt, la forêt ne sera plus que l’ombre d’elle-même, dit-il. Elle est vieillissante parce que le mode de gestion choisi fait que tous les arbres ont le même âge. Au commencement, c’est la coupe rase, à la fin, c’est la coupe rase. Peu importe les paysages, la biodiversité, les atteintes au sol, déjà si sec ! Elles portent atteinte aux sols, avec un risque de lessivage de la matière organique ».
Faux, nous répond l’ONF : « A Fontainebleau, les sols sont très variés ce qui contribue d’ailleurs à la richesse écologique et paysagère du massif. De fait, ils présentent des sensibilités à la coupe très différentes. Il convient donc pour l’ONF d’être vigilant car certains sols peuvent effectivement se révéler fragilisés par une mise en lumière forte alors que d’autres le supportent davantage ».
Bien décidée à se faire entendre, la nouvelle association dispose son propre comité scientifique, constitué notamment du professeur Annick Schnitzler de l’Université de Metz, biologiste et spécialiste des forêts anciennes. Et Olivier Tournafond propose de recourir plutôt à une futaie « irrégulière ou jardinée » : « Les arbres sont en mélange, de tous âges, presque comme la forêt naturelle. L’exploitation est non seulement possible mais plus avantageuse, puisque l’on récolte les arbres mûrs au fur et à mesure. Des études montrent qu’économiquement c’est plus rationnel qu’une coupe définitive ».

Débat entre scientifiques

Une approche que l’ONF n’exclue pas, selon les cas : « Ce mode de traitement peut, en effet, être approprié, et est d’ailleurs déjà localement utilisé à Fontainebleau. Son éventuelle généralisation est contrainte par des caractéristiques propres à cette forêt : des peuplements forestiers âgés et une population importante de gibier. Il ne faut pas tomber dans l’écueil qui viserait à ne promouvoir qu’une solution technique alors que nous devons réagir de façon pragmatique à des situations très différentes sur un massif aussi vaste et varié ».
Le débat entre scientifiques ne fait sans doute que commencer. La toute nouvelle association réclame un moratoire immédiat sur les coupes rases et la révision du plan d’aménagement de la forêt. Les techniciens de l’ONF, en attendant restent sur leurs positions : « La fréquence des coupes rases ne s’est pas accélérée ces dernières années ».
Yoann VALLIER

Communiqué de presse du 27 mai 2014 : Fondation de la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau

Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine
Association loi 1901 RNA n° W774005423 JORF du 15 février 2014 p. 749
24 bd Thiers 77300 Fontainebleau    secretariat.SSFFVS@gmail.com    foret-de-fontainebleau.blogspot.com

COMMUNIQUE DE PRESSE
"Fondation de la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau"

Fontainebleau, le 27 mai 2014.

Le 24 mai 2014, la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine a tenu sa première Assemblée générale ordinaire.

La Société est dirigée par le Professeur Olivier Tournafond, conseiller municipal de La Rochette et ancien président du Comité de Pilotage Natura 2000 du massif forestier de Fontainebleau. Originaire de Fontainebleau, celui-ci dirige la Licence d'éco-gestion patrimoniale de l'immeuble à l'IUT de Fontainebleau et le Master de droit de la Construction à l’Université de Paris XII.

La décision de création de cette Société est motivée par la multiplication des coupes rases en Forêt. La gestion de l'Office national des forêts est mise en question. La Société préconise l'abandon de la futaie régulière (monoculture d'arbres d'âge identique, avec coupe définitive d'exploitation) et la conversation en futaie irrégulière ou jardinée (mélangée, arbres de tous âges), plus proche du modèle naturel. Cette dernière permet de conserver les fonctions économiques des forêts par un prélèvement sur les arbres mûrs, sans nuire aux fonctions sociales et paysagères du massif.

La Société a voté plusieurs résolutions, elle demande d'urgence :
–Un moratoire immédiat sur les coupes rases (dites aussi définitives ou « de régénération »)
–La révision du plan aménagement vers des modes plus naturels (futaies jardinée et irrégulière), éventuellement un statut spécial garantissant la fin des coupes rases
–L’interdiction de toute atteinte foncière (opérations routières ou emprise urbaine)
–Le respect des usages traditionnels sans contraintes nouvelles.

La Société est soutenue par un Comité d'honneur sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme accompagné du Général (CR) Brésard, Président du Comité pour l'avenir du massif forestier de Fontainebleau et du Professeur Hugues Portelli, Sénateur du Val d'Oise, Maire d'Ermont, Président de l'Union des Maires du Val d'Oise. D'autres notabilités se joindront à eux.

La société dispose également d’un Comité scientifique constitué de Madame le Professeur Annick Schnitzler de l’Université de Metz, biologiste et spécialiste des forêts anciennes, ainsi que de Madame Marie-Stella Duchiron, docteur ès-sciences et ingénieur du Génie Rural et des Eaux & Forêts.


La Société invite donc tous les défenseurs de la forêt de Fontainebleau qui partagent ses objectifs, à la rejoindre (renseignement au 24 bd Thiers 77300 Fontainebleau    secretariat.SSFFVS@gmail.com    foret-de-fontainebleau.blogspot.com).

Questions-réponses avec le Professeur Olivier Tournafond,
Président de la Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine.

Question/ Quel est l'objet de votre association ?

Réponse/ Je suis un vieux Bellifontain, j'ai vu cette forêt magnifique être abattue dans les années 70. Malgré les statuts et les engagements, les coupes rases continuent, sous le vocable hypocrite de "coupes de régénération". Bientôt, la forêt ne sera plus l'ombre que d'elle-même. Conseiller municipal de la Rochette, j'ai été président du Comité d'Etat Natura 2000 de la forêt de Fontainebleau, qui a confirmé ma conviction qu'il fallait agir.

Q/ Ne faites-vous pas concurrence avec les amis de la forêt ? Qu'est ce qui vous différencie ?

R/ Nous n'avons pas d'opposition avec les amis de la forêt. Cependant, ceux-ci n'assurent plus leur fonction de défense de la forêt. M. l'ingénieur Tendron, qui avait décidé des coupes rases dans les années 70 est devenu leur vice-président, alors que les AAFF les dénonçaient jusqu'en 1990. Là où ils ont laissé le combat nous le reprenons. Je note d'ailleurs un léger infléchissement timide de leur position relatée dans la République, le public attendant plus qu'une approbation des coupes rases ou de régénération !

Q/ Justement, l'ONF déclare que la forêt est vieillissante.

R/ Elle est vieillissante, parce que le mode de gestion choisi, la futaie régulière, fait que tous les arbres ont le même âge. Au commencement, c'est la coupe rase, à la fin c'est la coupe rase. Peu importe les paysages, la biodiversité, les atteintes au sol, déjà si sec.

Q/ L'ONF soutient qu'il faut adapter la forêt aux changements climatiques.

R/ Je trouve cet argument douteux. On peut se demander si ce n'est pas un prétexte pour justifier des coupes comme celle de 2013, route de Trévise. En tout état de cause, les coupes rases portent une atteinte très grave aux sols, avec un risque de lessivage de la matière organique. Par ailleurs, les coupes définitives facilitent l'enrésinement qui acidifie les sols. C'est presque irréversible. Il est donc urgent d'agir.

Q/ Que préconisez-vous alors ? Etes vous contre toute exploitation ?

R/ Des scientifiques de renom proposent de passer à la futaie irrégulière ou jardinée. Les arbres sont en mélange, de tous âges, presque comme la forêt naturelle. L'exploitation est non seulement possible mais plus avantageuse, puisque l'on récolte les arbres mûrs au fur et à mesure. Des études montrent qu'économiquement c'est plus rationnel qu'une coupe définitive qui coupera des arbres qui n'ont pas tous le même développement. Cela implique simplement d'être plus proche du terrain que de la gestion comptable actuelle. Une conversion du régime prendra du temps, certes, mais continuer comme cela est dramatique.

Q/ Vous rejoignez ceux qui sont pour le parc national : ne risque t on pas d'avoir une forêt sous cloche avec des contraintes pour les usagers ?

R/ Au contraire. L'accumulation des statuts a été un miroir aux alouettes, qui n'a jamais interdit les coupes rases. Nous ne voulons aucune contrainte nouvelle pour les usages traditionnels. Le parc national le permet, mais nous n'excluons pas un statut spécial pour les forêts franciliennes. L'important c'est l'interdiction des coupes et aussi des atteintes foncières à la forêt. Les usagers peuvent être rassurés.


J'ajoute que le problème que nous avons est partagé dans tout le Bassin Parisien, dans les anciennes forêts royales, notre Société fait l'union actuellement avec d'autres associations régionales pour faire front commun. Fontainebleau, Rambouillet, Versailles, Montmorency, … même combat !

Assemblée générale du 24 mai 2014 : Convocation

Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine
Association loi 1901 RNA n° W774005423 JORF du 15 février 2014 p. 749
24 bd Thiers 77300 Fontainebleau    secretariat.SSFFVS (a) gmail.com    foret-de-fontainebleau.blogspot.com


LE PRESIDENT

Fontainebleau, le 5 mai 2014.


Mesdames, Messieurs,

Lors de son assemblée constitutive du 30 janvier 2014, notre association s'est donnée pour objet la défense de la Forêt de Fontainebleau et des Trois Pignons contre les atteintes foncières et les coupes rases.
Elle entend assurer la promotion d'un statut de protection adéquat et de méthodes de foresterie respectueuses des paysages, des activités traditionnelles et de la biodiversité.
Par ailleurs, elle s'engage pour la sauvegarde du site de la Vallée de la Seine dans l'ensemble des cantons traversés par le fleuve dans le Sud-Seine et Marne.
Les coupes rases font rage dans notre massif mais aussi partout dans le Bassin Parisien. ll est grand temps de réagir et de changer les modes de gestion.

J'ai l'honneur de vous convoquer :

Assemblée générale ordinaire
24 mai 2014 à 16H15
          Hôtel de l'Aigle Noir à Fontainebleau

Programme

- A 16H15 : Conférence par MM. le Pr. Olivier Tournafond et le Dr. Guillaume Bricker anciens Président et Secrétaire général du comité Natura 2000 de Fontainebleau sur La gestion forestière du Massif de Fontainebleau, co-organisée avec Fontainebleau Patrimoine
- A 17H30 : Assemblée générale ordinaire

Comptant sur votre présence, je vous prie d'agréer Mesdames et Messieurs, ma considération distinguée.

Le Président,

                                                                   Pr. Olivier TOURNAFOND