Question parlementaire du 9 décembre 1991 : Foret de Fontainebleau. rapport Dorst. diffusion

ASSEMBLEE NATIONALE - 9ème législature
Question N° : 36450 de M. Cuq Henri ( Rassemblement pour la République - Yvelines ) QE
Ministère interrogé : agriculture et forêt
Ministère attributaire : agriculture et forêt
Rubrique : Bois et forets
Tête d'analyse : Politique forestiere : Seine-et-Marne
Analyse : Foret de Fontainebleau. rapport Dorst. diffusion

Question publiée au JO le : 03/12/1990 page : 5466

Texte de la QUESTION : M Henri Cuq appelle l'attention de M le ministre de l'agriculture et de la foret sur la requete formulee par le Comite pour l'avenir de la foret de Fontainebleau. Le comite sollicite en effet, aupres de M le directeur general de l'ONF, la diffusion du rapport Dorst a toutes les associations concernees afin qu'elles puissent donner leur avis et faire part de leurs observations avant que des decisions ne soient arretees. Or, il semblerait que M le directeur general de l'ONF s'oppose aujourd'hui a une telle diffusion alors que le 19 decembre dernier M le ministre de l'agriculture informait le comite que « les conclusions de la commission (Dorst) seront, bien entendu, rendues publiques et que les associations interessees seront appelees a faire part de leurs avis et observations sur les propositions formulees avant qu'elles ne soient, le cas echeant, mises en oeuvre par l'ONF ». Il lui demande en consequence de lui faire connaitre quelle suite il entend reserver a la requete du Comite pour l'avenir de la foret de Fontainebleau.

Réponse publiée au JO le : 09/12/1991 page : 5043

Texte de la REPONSE : Reponse. - Les services de l'Office national des forets ont vu se developper, depuis 1988, des critiques dirigees contre leur gestion de ce massif domanial et, notamment, leur sylviculture, consideree comme exclusivement « commerciale ». Selon ces critiques, dans cette foret, seraient ignorees les directives nationales donnees par mes predecesseurs a l'Office national des forets et qui n'ont cesse d'affirmer que la gestion de la foret domaniale devait assurer la sauvegarde de toutes les potentialites et de toutes les richesses des milieux forestiers. L'examen des critiques, exprimees parfois de maniere excessive, a montre qu'elles reposaient essentiellement sur des impressions visuelles et une connaissance insuffisante des realites forestieres. Pourtant, les forestiers n'ont pas menage leurs efforts pour etendre le dialogue avec l'ensemble des partenaires interesses, mais le climat passionnel qui entourait souvent ces debats a conduit le directeur general de l'Office national des forets a demander l'avis d'une commission regroupant, sous l'autorite du professeur Jean Dorst, quelques scientifiques, professeurs au Museum national d'histoire naturelle, reconnus pour leur competence et leur impartialite. Le professeur Dorst lui a remis son avis le 3 avril 1990. Ce dernier releve une convergence d'objectifs entre le ministere de l'agriculture et de la foret et son gestionnaire et les associations regroupant les usagers de la foret. Il ne remet pas en cause, fondamentalement, la gestion du massif. Il propose quelques voies a explorer pour accroitre la diversite biologique de la foret et rendre sa gestion patrimoniale encore plus exemplaire. Des maintenant, un ensemble de decisions ont ete prises dans le sens de ce rapport : d'une part, j'ai demande au prefet de Seine-et-Marne de constituer le dossier de classement en foret de protection du massif de Fontainebleau et de me soumettre, ainsi qu'au ministre de l'equipement, un projet d'instruction relative a la conception et a la gestion du reseau routier a l'interieur et autour du massif forestier car le developpement rapide de la circulation, notamment de poids lourds, est en passe de destructurer ce massif forestier ; d'autre part, j'ai demande, dans le cadre d'une directive particuliere approuvee le 21 mars 1991 et rédigée en tenant le plus grand compte du rapport Dorst, au directeur general de l'Office national des forets de me proposer une revision anticipee du document d'amenagement qui regit la gestion de la foret de Fontainebleau jusqu'en 2000. Pour tenir compte de l'evolution des demandes et des progres des connaissances et des techniques, un nouvel amenagement prendra effet en 1995. Il sera appuye sur des analyses approfondies auxquelles les specialistes scientifiques competents seront etroitement associes. Sans renoncer au rajeunissement indispensable de la foret, les traitements sylvicoles tiendront le plus grand compte des paysages qu'ils chercheront a preserver dans toute leur richesse et leur diversite ; en particulier, l'impact visuel des coupes de régénération sera limite. L'elaboration de cet amenagement constituera une excellente opportunité pour developper le dialogue entretenu tant par les services du ministere de l'agriculture et de la foret que par ceux de l'Office national des forets avec l'ensemble des partenaires et usagers interesses par l'avenir de la foret domaniale de Fontainebleau, et, generalement du massif forestier.

Question parlementaire du 9 décembre 1991 : Forêt de Fontainebleau. protection

ASSEMBLEE NATIONALE - 9ème législature
Question N° : 43549 de M. Delehedde André ( Socialiste - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé : agriculture et forêt
Ministère attributaire : agriculture et forêt
Rubrique : Bois et forets
Tête d'analyse : Politique forestiere : Seine-et-Marne
Analyse : Foret de Fontainebleau. protection

Question publiée au JO le : 03/06/1991 page : 2122

Texte de la QUESTION : M Andre Delehedde appelle l'attention de M le ministre de l'agriculture et de la foret sur la foret de Fontainebleau qui, sous l'effet du plan d'aménagement de l'ONF, subit une véritable destruction de la plupart des écosystèmes. Les techniques utilisées dans un but de rentabilité saccagent cette foret qui est une des plus riches et variées d'Europe occidentale : quatre-vingt-sept parcelles traitées en coupe rase ont été dénombrées jusqu'en 1989. L'utilisation d'insecticides, d'herbicides et de fongicides détruit la flore et la microfaune dans et autour des zones traitées. L'uniformisation par essence et par tranches d'age entraine la disparition des vieux arbres et des essences dites « sans intérêt économique ». L'eclaircissement à outrance des parcelles naturelles assèche le sol, défigure le massif et le fragilise lors des fortes tempêtes. La faune régresse. Il lui demande les mesures qu'il entend prendre pour que cette foret classée « site remarquable de France » en 1965 puisse échapper a la catastrophe ecologique qui la menace.

Réponse publiée au JO le : 09/12/1991 page : 5043

Texte de la REPONSE : Reponse. - Les services de l'Office national des forets ont vu se developper, depuis 1988, des critiques dirigees contre leur gestion de ce massif domanial et, notamment, leur sylviculture, consideree comme exclusivement « commerciale ». Selon ces critiques, dans cette foret, seraient ignorees les directives nationales donnees par mes predecesseurs a l'Office national des forets et qui n'ont cesse d'affirmer que la gestion de la foret domaniale devait assurer la sauvegarde de toutes les potentialites et de toutes les richesses des milieux forestiers. L'examen des critiques, exprimées parfois de manière excessive, a montre qu'elles reposaient essentiellement sur des impressions visuelles et une connaissance insuffisante des réalités forestières. Pourtant, les forestiers n'ont pas ménage leurs efforts pour étendre le dialogue avec l'ensemble des partenaires intéressés, mais le climat passionnel qui entourait souvent ces débats a conduit le directeur général de l'Office national des forets a demander l'avis d'une commission regroupant, sous l'autorité du professeur Jean Dorst, quelques scientifiques, professeurs au Museum national d'histoire naturelle, reconnus pour leur compétence et leur impartialité. Le professeur Dorst lui a remis son avis le 3 avril 1990. Ce dernier relève une convergence d'objectifs entre le ministère de l'agriculture et de la foret et son gestionnaire et les associations regroupant les usagers de la foret. Il ne remet pas en cause, fondamentalement, la gestion du massif. Il propose quelques voies a explorer pour accroitre la diversité biologique de la foret et rendre sa gestion patrimoniale encore plus exemplaire. Des maintenant, un ensemble de décisions ont été prises dans le sens de ce rapport : d'une part, j'ai demande au préfet de Seine-et-Marne de constituer le dossier de classement en foret de protection du massif de Fontainebleau et de me soumettre, ainsi qu'au ministre de l'équipement, un projet d'instruction relative a la conception et a la gestion du réseau routier a l'intérieur et autour du massif forestier car le développement rapide de la circulation, notamment de poids lourds, est en passe de déstructurer ce massif forestier ; d'autre part, j'ai demande, dans le cadre d'une directive particulière approuvée le 21 mars 1991 et rédigée en tenant le plus grand compte du rapport Dorst, au directeur général de l'Office national des forets de me proposer une révision anticipée du document d'aménagement qui régit la gestion de la foret de Fontainebleau jusqu'en 2000. Pour tenir compte de l'évolution des demandes et des progrès des connaissances et des techniques, un nouvel aménagement prendra effet en 1995. Il sera appuyé sur des analyses approfondies auxquelles les spécialistes scientifiques compétents seront étroitement associes. Sans renoncer au rajeunissement indispensable de la foret, les traitements sylvicoles tiendront le plus grand compte des paysages qu'ils chercheront à préserver dans toute leur richesse et leur diversité ; en particulier, l'impact visuel des coupes de régénération sera limite. L'élaboration de cet aménagement constituera une excellente opportunité pour développer le dialogue entretenu tant par les services du ministère de l'agriculture et de la foret que par ceux de l'Office national des forets avec l'ensemble des partenaires et usagers intéresses par l'avenir de la foret domaniale de Fontainebleau, et, généralement du massif forestier.

Question parlementaire du 21 octobre 1991 : Domaine public et domaine privé : Forêt de Fontainebleau

ASSEMBLEE NATIONALE - 9ème législature
Question N° : 40366 de M. Hyest Jean-Jacques ( Union du Centre - Seine-et-Marne ) QE
Ministère interrogé : agriculture et forêt
Ministère attributaire : agriculture et forêt
Rubrique : Domaine public et domaine prive
Tête d'analyse : Bois et forets
Analyse : Réglementation

Question publiée au JO le : 11/03/1991 page : 892

Texte de la QUESTION : M Jean-Jacques Hyest attire l'attention de M le ministre de l'agriculture et de la foret sur la situation du domaine forestier géré par l'Office national des forets au regard de son statut prive ou public. Il a toujours été affirme que le domaine forestier faisait partie du domaine prive de l'Etat et que, par conséquent, les litiges le concernant relevaient du juge judiciaire. On remarque, néanmoins, que dans un arrêt du 28 novembre 1975 (sieur Abamonte - Recueil Lebon page 602), le Conseil d'Etat considère que « les mesures prises par l'Office national des forets pour ouvrir la foret de Banney au public, notamment par la résiliation d'aménagements spéciaux, n'étaient pas de nature à les faire regarder comme émanant d'un service public administratif, ni a faire regarder ladite foret comme faisant partie du domaine public ». Interprétée a contrario, cette jurisprudence pourrait conduire a penser que d'importantes réalisations d'aménagements spéciaux, outre la priorité donnée dans le plan de gestion d'un massif forestier a l'accueil du public, serait de nature a faire sortir cette foret du domaine prive pour la faire entrer dans le domaine public. Dans cette perspective, il serait intéressant de savoir si le juge administratif a déjà eu l'occasion de se prononcer dans ce sens et si, eu égard aux directives données pour la gestion du massif forestier de Fontainebleau, il ne serait pas possible de considérer qu'il fait partie du domaine public.

Réponse publiée au JO le : 21/10/1991 page : 4305

Texte de la REPONSE : Le statut de la foret de Fontainebleau a déjà été évoqué par le Conseil d'Etat avant l'arrêt Abamonte, cite par l'honorable parlementaire. La Haute Assemblee a estime que « les mesures prises par l'Etat pour préserver le gros gibier dans la foret domaniale de Fontainebleau ne sont pas de nature a les faire regarder comme émanant d'un service public administratif » (compétence du juge judiciaire. - Consorts Bolusset, D, 20 juillet 1971, Rec. p 546). L'arrêt Abamonte, du 28 novembre 1975, qui traite plus particulièrement de la fréquentation des forets, aboutit a la même conclusion : « Les aménagements spéciaux pour l'accueil du public ne sont pas de nature a faire regarder la foret comme faisant partie du domaine public. » Les critères retenus pour le classement d'un espace boise dans le domaine public sont ceux qui ont permis de classer dans le domaine public communal les bois de Boulogne et de Vincennes, situes sur le territoire de la ville de Paris, c'est-a-dire la vocation exclusive, et pas seulement prédominante, de « promenade publique ». La vocation de la foret de Fontainebleau est multiple et l'accueil n'en est qu'un élément. Les jurisprudences précitées permettent donc d'affirmer que la foret domaniale de Fontainebleau fait partie du domaine prive de l'Etat.

Arrêté du 14 janvier 1991 portant affectation d'un terrain (Puits du Cormier)

Arrêté du 14 janvier 1991 portant affectation d'un terrain

NOR: DEFT9101072A

J.O n° 32 du 6 février 1991

Par arrêté du ministre de la défense et du ministre délégué au budget en date du 14 janvier 1991, est affecté à titre définitif au ministère de la défense (direction centrale du génie) un terrain dépendant de la forêt domaniale de Fontainebleau (Seine-et-Marne) situé sur cette commune et cadastré section H no 551 p, lieudit Puits du Cormier pour une superficie de 31 hectares 45 ares 35 centiares, tel que cet immeuble figure hachuré en rose sur le plan (1) annexé au présent arrêté.
L'affectation ne donnera pas lieu au versement d'une indemnité au profit du ministère de l'agriculture et de la forêt. Toutefois, le ministère de la défense remettra à ce département ministériel, en vue de leur incorporation au domaine forestier, des terrains actuellement placés sous sa main, situés à Fontainebleau (Seine-et-Marne), cadastrés section H no 420 p, 550 p et 551 p, lieudit Plaine du Puits du Cormier, pour une superficie totale de 30 hectares 80 ares 55 centiares et dont la valeur vénale est égale à celle de la parcelle mentionnée dans le précédent paragraphe.
Ces terrains figurent teintés en vert sur le plan annexé au présent arrêté. L'immeuble désigné dans le premier paragraphe est inscrit au tableau général des propriétés de l'Etat sous le numéro 770-00485 et recensé à la rubrique Office national des forêts. L'immatriculation nouvelle de cet immeuble est établie au profit du ministère de la défense à la rubrique Forces armées - armées de terre.


(1) Ce plan peut être consulté auprès de la direction des travaux du génie de Malakoff.

Bibliographie 1991

Sylviculture

Lemée, G., Faille, A., Pontailler, J.Y. 1991. Dynamique linéaire et cyclique d’une forêt
inexploitée : cas des réserves biologiques de la forêt de Fontainebleau. Colloque phytosociologiques “Phytodynamique et biogéographie : histoire des forêts”, Bailleul, pp.273-282.

Divers

Challe, D., Marbot, B. 1991.Les photographes de Barbizon : la forêt de Fontainebleau.
Publication : Hoebeker - bibliothèque nationale, Collection Le siècle d’or de la photographie, 92
pages.

Question parlementaire du 20 août 1990

Assemblée nationale
Bois et forêts (politique forestière : Seine-et-Marne)
n° 32958 . - 20 août 1990. -

M. Jean-Pierre Brard attire l'attention de M . le ministre de l'agriculture et de la forêt sur l'avenir de la forêt de Fontainebleau qui semble particulièrement menacée par le type d'exploitation réalisée par l'Office national des forêts. La forêt de Fontainebleau est un « patrimoine national » classé à cause de ses richesses floristiques et faunistiques. Cette forêt péri-urbaine chère au coeur des Franciliens mérite d'être conservée et sauvegardée mais la gestion actuelle de l'Office national des forêts en augmentant l'enrésinement, détruit ses richesses naturelles ne conservant majoritairement que deux espèces (le chêne rouvre et le pin sylvestre) alors que plus de 60 espèces étaient recensées avant 1970) . Ainsi il lui demande de donner suite à le proposition du comité pour l'avenir de la forêt de Fontainebleau de créer un statut spécial permettant l'application d'une sylviculture diversifiée et naturelle de cet espace boisé.

Question parlementaire du 25 juin 1990

Assemblée nationale

Bois et forêts (politique et réglementation : Seine-et-Marne)

30703 . - 25 juin 1990

 M. Alain Jonemann appelle l'attention de M . le ministre de l'agriculture et de la forêt sur l'avenir de la forêt française, en particulier en 11e-de-France . De nombreux particuliers, des scientifiques éminents, des spécialistes forestiers et de très nombreuses associations s'inquiètent du mode d'exploitation imposé à la forêt de Fontainebleau . Ce site classé est en effet soumis à un type de sylviculture commerciale qui a pour conséquence d'uniformiser des peuplements forestiers autrefois très diversifiés, d'augmenter l'enrésinement, de détruire ses richesse et d'entrainer la disparition de son intérêt scientifique et touristique . Or, cette forêt périurbaine très fréquentée mérite plus que toutes les autres d'être « sauvegardée » et conservée. II lui demande s'il ne serait pas opportun d'élaborer un statut spécial permettant en particulier l'application d'une sylviculture diversifiée et « naturelle », telle qu'elle est préconisée paarr certains professeurs de l'école forestière de Nancy et de des Barres.