Société de Sauvegarde
de la Forêt de Fontainebleau et de la Vallée de la Seine
Association
loi 1901 RNA n° W774005423 JORF du 15 février 2014 p. 749
COMMUNIQUE DE PRESSE
"Quel statut pour la
Forêt de Fontainebleau ?"
Fontainebleau,
le 23 octobre 2014.
A
la suite à l'article de la République du 20 octobre 2014 : "Faute de
parc national, la forêt de Fontainebleau pourrait se consoler avec l'Unesco",
nous tenons vous communiquer notre réaction et nos commentaires.
Classement au patrimoine
mondial :
prestigieux mais pas
suffisant
Le
classement en patrimoine mondial de l'UNESCO est un label prestigieux que
Fontainebleau pourrait s'enorgueillir d'avoir.
Mais
il n'est en rien une solution au problème actuel de la forêt qu'est la
surexploitation et la méthode de gestion qu'est la coupe rase.
La
Société de Sauvegarde de la Forêt de Fontainebleau rappelle que la Forêt a
accumulé des statuts nombreux : site classé (1965), Réserve de Biosphère,
déjà de l'UNESCO (1998), Forêt de protection (2002), Natura 2000 (2004), Forêt
Patrimoine (2008), Forêt d'exception (2013). Certains statuts ne sont que des
labels, les autres sont des protections foncières, seul Natura 2000 pourrait
avoir un impact sur le sujet. Mais il est bien clair qu'aucun de ces statuts
n'a résolu le problème des coupes à blanc étoc. Au mieux, ils ont égaré le
débat.
Le
président de la Société, le Pr. Olivier Tournafond, qui a été membre du Comité
scientifique du Comité de pilotage du projet de Parc National soutient la
démarche du Maire de Fontainebleau vis à vis de l'UNESCO, mais demande d'aller
plus loin.
Faire cesser les coupes
rases durablement
Sur
la question du parc national, la Société de sauvegarde de la Forêt de
Fontainebleau ne partage en rien l'opinion des "Amis de la Forêt".
Depuis la réforme du statut de 1960 des parcs nationaux qui a été
effectuée par la loi de 2006, il n'y a pas lieu de fermer des routes ou
encore de créer de nouvelles réserves. De même, les contraintes que les AFF
font valoir ne correspondent plus à l'état de la législation. Le rapport du
Comité scientifique du projet de parc national a établi sans aucune réserve que
les soi-disantes contraintes étaient un faux problème.
La
Société de sauvegarde rappelle, comme le comité scientifique, que le Parc
national doit être une contrainte pour le gestionnaire forestier et non pour
les usagers. Sa position officielle est la suivante : elle réclame un
statut portant sur nécessités de
conservation du site et de la nature, dans le respect des infrastructures de
transport vitales existantes. Ce statut ne doit entraîner aucune contrainte
nouvelle pour le public et les visiteurs : on respectera les usages
traditionnellement pratiqués dans le massif.
Par
ailleurs, il existe d'autres méthodes de gestion, comme la futaie
irrégulière ou jardinée, qui permettent de conserver une fonction économique en
nuisant moins aux fonctions écologiques, esthétiques et sociales de la forêt.
On
est loin de la mise sous cloche annoncée, mais il faut poser vraiment le
problème de la gestion forestière, plutôt que détourner le débat. La désinformation
continuellement entretenue sur le sujet a malheureusement empêché d'adopter les
solutions qui auraient réglé la question.