Assemblée nationale : séance du 3 novembre 1960

Assemblée nationale
Séance du 3 novembre 1960
JOAN p. 3007

M. Henri Longuet. Monsieur le ministre, je voudrais vous entretenir d'une question dont nous avons déjà parlé au mois de juin dernier. J'ai beaucoup regretté que vos nombreuses occupations ne vous aient pas permis de me recevoir. Vous connaissez notre inquiétude à propos des constructions de grands ensembles et vous êtes de notre avis : il ne devrait plus se construire de grands ensembles sans réunion préalable des ministres intéressés. Si cette procédure le la réunion préalable était adoptée, nous ne verrions pas ce que nous déplorons actuellement : deux mille logements de fonctionnaires, par exemple, sans téléphone, sans hôpital, sans médecin, bientôt quatre mille enfants sans école, ce qui est proprement navrant . On accueille provisoirement ces enfants, à grands frais, dans des tours de huit étages ne disposant que d'un escalier en colimaçon de 90 centimètres de large. Les écoliers mettent à peu près une demi-heure pour se rendre en classe et autant pour en descendre. En cas de panique, je me demande dans quelle situation se trouveraient les maîtres . J'ajoute qu'il n'y a pas de lieu de récréation. Dans l'ensemble dont je parle, aucun commerce, non plus, n'a été prévu. Au surplus, les malades doivent être transportés à 80 ou 90 kilomètres du lieu où ils se trouvent . Les malades de Viry-Châtillon sont transférés à Montfort-l'Amaury et à Mantes-la-Jolie . C' est inconcevable ! Il est question, parait-il, de construire, dans cet ensemble, des tours de dix-sept étages . Je vois mal la construction de tours de cette importance . Il y a peu de temps encore, notre commune ne comptait que 10 .000 habitants . Les services de pompiers, les services annexes ne sont pas équipés pour prendre en charge les habitants de ces tours. Je ne suis pas systématiquement opposé à de telles opérations mais il est inadmissible que l'on construise des tours dans des endroits où, vraiment, elles n'auraient jamais dû se trouver.
Autre exemple : la forêt de Fontainebleau. En arrivant à Fontainebleau, on se trouve en présence d'une tour et l'on se demande qui a pu concevoir un pareil édifice.