Question parlementaire du 31 mai 1960 : coupes en forêt de Fontainebleau

Assemblée nationale
JOAN p. 1088

Question :
4739. — (14 mars 1960. JOAN p. 251) —M. Jean-Paul Palewski demande à M. le ministre de l'agriculture :
1° dans quelles conditions sont opérées les coupes de bois de la forêt domaniale de Fontainebleau;
2. quel est le nombre de stères qui ont été sortis de celte forêt annuellement depuis 1910 ;
3. pour quelles raisons ces coupes ont été particulièrement profondes dans certains quartiers de la forêt qui présentent actuellement un aspect dénudé, ce qui inquiète énormément tous ceux qui considèrent que le bon état de la forêt domaniale de Fontainebleau est indispensable pour l'équilibre de santé des habitants de la région parisienne.

Réponse :
(31 mai 1960) — Les coupes effectuées en forêt domaniale de Fontainebleau le sont en vertu de l'aménagement réglant la gestion de ce massif et conformément à l'état d'assiette approuvé annuellement par le conservateur des eaux et forêts à Paris dans la circonscription duquel se trouve cette forêt.
Depuis 1940, il a été exploité annuellement en moyenne 72 .500 mètres cubes . Au cours des dix dernières années l'exploitation annuelle a porté en moyenne sur 55.800 mètres cubes.
Depuis 1940, les coupes les plus importantes ont été effectuées au cours de la période 1943-1948 pour satisfaire les besoins en bois des populations et pour tirer le meilleur parti des peuplements détruits par les graves incendies qui ont ravagé le massif de 1913 à 1915.
L'effort de reboisement entrepris depuis 1917 a permis de réduire les surfaces insuffisamment boisées - de 2.810 à 1.270 hectares. Le maintien en bon état d'un massif forestier ne consiste pas à laisser vieillir de façon excessive les peuplements ce qui aurait pour effet de le rendre particulièrement sensible aux cataclysmes naturels et dangereux pour ceux qui le fréquentent mais à remplacer par de jeunes peuplements les cantons et parcelles où les arbres ont atteint leur terme de longévité.
Si l'on excepte 1.621 hectares constitués en réserve par arrêté du 9 octobre 1953, il est dès lors souhaitable que partout ailleurs les vieux peuplements soient rénovés.
Le renouvellement progressif d'un massif forestier, se traduit momentanément par un aspect quelque peu dénudé aux endroits où il est effectué, est le meilleur gage de sa pérennité lui permettant ainsi, au cours des temps, de remplir pleinement son rôle d'utilité générale.