Question parlementaire du 20 mai 1999 : Réserve nationale de biosphère

SENAT - Réserve nationale de biosphère

Question écrite n° 16511 de M. Emmanuel Hamel (Rhône - RPR) publiée dans le JO Sénat du 20/05/1999 - page 1639

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'information parue à la page 24 du quotidien Le Figaro du 8 mai 1999 selon laquelle le président d'une commission spéciale chargée d'examiner le projet de création d'un parc national sur la forêt de Fontainebleau lui a remis le 27 avril 1999 un rapport sur les travaux menés au sein du groupe de réflexion. Une des solutions proposées pour " la mise en place d'un statut particulier de gestion durable " sur cette forêt est d'accompagner " la réserve nationale de biosphère, label international délivré en décembre dernier par l'UNESCO " de mesures spécifiques de protection ou de développement durable. Il aimerait savoir quel est son sentiment sur cette proposition et si elle peut lui indiquer si le Gouvernement entend lui donner suite.

La question est caduque

Question parlementaire du 20 mai 1999 : Forêt de Fontainebleau : mise en place d'un comité consultatif de gestion

SENAT - Forêt de Fontainebleau : mise en place d'un comité consultatif de gestion 11 ème législature

Question écrite n° 16540 de M. Emmanuel Hamel (Rhône - RPR) publiée dans le JO Sénat du 20/05/1999 - page 1639

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'information parue à la page 24 du quotidien Le Figaro du 8 mai 1999 selon laquelle le président d'une commission spéciale chargée d'examiner le projet de création d'un parc national sur la forêt de Fontainebleau lui a remis le 27 avril 1999 un rapport sur les travaux menés au sein du groupe de réflexion. Une des solutions proposées pour " la mise en place d'un statut particulier de gestion durable " de cette forêt est de mettre en place " un comité consultatif de gestion, appuyé sur un conseil scientifique indépendant ". Il la remercie de bien vouloir lui indiquer quelle est sa réaction face à cette proposition et lui demande si elle envisage la mise en place d'un tel comité pour assurer efficacement la protection de la forêt de Fontainebleau.

La question est caduque

Bibliographie 1999

Entomologie

BRUNEAU de MIRE P. 1999a. L’homme et la Biosphère au Pays de Fontainebleau. Quelques pistes pour un observatoire de la biodiversité des Insectes. Insectes 114 (3) : 3-5.

BRUNEAU de MIRE P. 1999b. L’homme et la biodiversité, le cas de la forêt de Fontainebleau. Bulletin de la Société entomologique de France 104 (5) : 487-492.

Divers

Rapport de la D4E, "Evaluation économique des pertes d'usage dues aux tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 : le cas de la forêt de Fontainebleau" de Sylvie SCHERRER, série études n° 02-E02 (http://temis.documentation.equipement.gouv.fr/documents/Temis/0064/Temis-0064017/18148.pdf)

Programme international sur l’Homme et la Biosphère : Communiqué du 11 décembre 1998

LE PAYS DE FONTAINEBLEAU DEVIENT LA 356e RESERVE DE BIOSPHERE DU PROGRAMME MAB DE L’UNESCO

Paris, 11 décembre {N°98-276} - Les responsables du Programme international sur l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’UNESCO, qui tient actuellement sa 15e session au siège de l’Organisation, se sont rendus, le 10 décembre, à Fontainebleau, à 50 kilomètres de Paris, pour décerner à la Forêt de Fontainebleau et au futur Parc du Gâtinais le titre de Réserve de Biosphère.

Lancé en 1971 par l’UNESCO, le Programme international sur l’Homme et la Biosphère (MAB - Man and the Biosphere) vise à définir les bases scientifiques de l’utilisation rationnelle et de la conservation des ressources naturelles de la biosphère. Les réserves de biosphère sont des sites privilégiés reconnus par l’UNESCO pour mettre en œuvre les activités du programme MAB.

Actuellement au nombre de 356, elles constituent un Réseau mondial, qui s’étend sur 90 pays, afin de promouvoir la recherche en coopération, la surveillance continue et l’échange d’informations sur la biosphère et l’aménagement du territoire. Véritable laboratoire d’idées et de réalisations concrètes, le programme MAB s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de Séville - développée lors de la Conférence de Séville - adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en novembre 1995, qui définit des objectifs conciliant conservation de la nature et développement durable pour les réserves de biosphère au niveau des sites, et aux niveaux national et international.

La Réserve de biosphère du Pays de Fontainebleau, située en Ile-de-France à 50 km de Paris, renferme une forêt tempérée mixte - constituée principalement de chênes, pins sylvestres et hêtres -, des landes, des affleurements rocheux de grès et plusieurs zones humides, dont les fameuses platières, mares plus ou moins éphémères dues aux eaux de pluie et à l’imperméabilité du grès. D’une superficie totale de 70 000 ha, elle comprend 20 aires centrales (au total 3 874 ha) où la nature ne subit aucune intervention humaine, deux zones forestières tampons (13 496 ha) entretenues par l’Office national des forêts (ONF), et une aire de transition d’environ 50 000 ha en emprise sur une quarantaine de communes dont Fontainebleau, Avon, Barbizon, Milly-la-Forêt.

Le Pays de Fontainebleau a été désigné réserve de biosphère par le MAB de l’UNESCO grâce à l’action conjointe du Professeur Jean Dorst, ancien Directeur général du Muséum national d’histoire naturelle, du Professeur Patrick Blandin, Directeur de la Grande Galerie de l’évolution au Muséum national d’histoire naturelle, de Jacques Lecomte, Président du Comité français du MAB, d’Yves Richer de Forges, Directeur régional des forêts pour l’Ile-de-France de l’ONF, et l’appui des maires des communes concernées - dont particulièrement celui de Paul Dubrule, maire de Fontainebleau et Président du District de Fontainebleau-Avon.

Fontainebleau a une longue tradition de conservation de la nature puisque elle a vu les premières zones de protection de la nature en France, à l’époque dénommées réserves artistiques, dès le milieu du XIXe siècle et, en 1948, la création de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature) dont le cinquantenaire a été célébré dans la ville, en présence du Président français, Jacques Chirac, début novembre. La Forêt de Fontainebleau est également, avec près de 15 millions de visiteurs par an, l’un des lieux majeurs du tourisme et des loisirs en France.

La 15e session du Conseil international de Coordination du Programme MAB - structure intergouvernementale composée de 34 Etats membres qui se réunit tous les deux ans - se termine aujourd’hui 11 décembre. Il a élu son bureau pour les deux prochaines années. Le nouveau Président, qui prend la suite de Peter Bridgewater (Australie), est Javier Castroviejo Bolibar (Espagne) ; il est entouré de cinq Vice-Présidents représentant l’Egypte, l’Equateur, le Gabon, la Russie et la Thaïlande. Le Secrétaire général du Conseil est le biologiste marin français, Pierre Lasserre, Directeur de la Division des sciences écologiques de l’UNESCO.

Le rapport d’activités du MAB souligne une profusion d’activités aux niveaux national et régional, et donc des perspectives encourageantes, notamment grâce à la revue périodique des réserves de biosphère désignées depuis plus de 10 ans qui a engendré un processus d’évaluation et d’autocritique par les pays eux-mêmes. Les nombreuses demandes concernant des zones transfrontalières (Vosges-Palatinat, Pologne-Belarus-Ukraine, Israël-Jordanie, etc.) sont également porteuses d’espoir pour la coopération internationale dans les sciences écologiques et l’efficacité du programme MAB qui contribue ainsi à la construction de la culture de la paix.

UICN 1998 : Déclaration de M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche

Déclaration de M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche, sur la protection du patrimoine forestier, notamment au travers de l'action de l'UICN et la gestion durable des forêts, Fontainebleau le 5 novembre 1998.

FRANCE. Ministre de l'agriculture et de la pêche

Circonstances : Inauguration d'une plaque commémorative du 50 ème anniversaire de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) aux gorges de Franchard (forêt de Fontainebleau) le 5 novembre 1998

ti : Madame la Président de l'UICN,
Monsieur le Directeur de l'UNESCO,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Directeur Général de l'Office National des Forêts,
Mesdames, Messieurs,
Chers Ecoliers,


Le monument que viennent de dévoiler les enfants de CM2 de Mme Labeur commémore le cinquantième anniversaire d'une initiative visionnaire : au sortir d'une guerre mondiale effroyable, deux décennies avant l'irruption de l'écologie dans les valeurs de notre société. 24 ans avant la Conférence de Stockholm sur l'environnement, 44 ans avant le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, des précurseurs avaient déjà choisi Fontainebleau pour créer un réseau mondial de réflexion et d'action au service de la conservation de la nature, l'UICN.

Monsieur Thierry Martin. le concepteur de ce monument, l'a appelé " l'Oeil des Nations ".

Cet " Oeil des Nations " est celui de la conscience universelle face aux enjeux d'une gestion durable des ressources naturelles dont on dit que nous ne les héritons pas des générations passées, mais que nous les empruntons aux générations futures.

Cette solidarité au travers de l'espace et du temps est un des plus beaux et des plus vertigineux défis de nos sociétés modernes.

Au coeur de cette forêt de Fontainebleau, monument naturel qui devrait bientôt figurer dans le patrimoine de l'humanité de l'UNESCO, mais aussi héritage de siècles d'une gestion marquée par l'évolution des besoins de l'homme, l'histoire de la foresterie européenne. avec ses ambitions, ses réussites. ses tâtonnements et certains de ses échecs, peut nous aider à relever ces défis :

Tout d'abord, notre responsabilité consiste à éviter les processus irréversibles de dégradation.

En Europe, les surfaces forestières ont fluctué au cours des siècles, en fonction des besoins (le la société, notamment pour faire face au devoir de nourrir les populations.

C'est la révolution industrielle et énergétique, en même temps que la révolution agronomique qui ont permis le doublement de la forêt française en deux siècles.

La priorité est donc à la préservation du patrimoine des sols et des espèces, qui permettent de renouer avec des dynamiques naturelles lorsque les circonstances le permettent à nouveau.

Ensuite, la plus célèbre maxime forestière française nous conseille d'imiter la nature et de hâter son oeuvre, ce qui est très proche de la philosophie de Francis Bacon qui préconise d'obéir à la nature pour la commander.

Mais nos connaissances sont encore imparfaites, et le savoir hérité d'expériences séculaires n'est pas en lui même suffisant pour faire face à certaines nouvelles questions.

Nous avons besoin d'une recherche forestière dynamique, mobilisant toutes les techniques modernes, mais également curieuse du fonctionnement des écosystèmes non gérés par l'homme.

L'humilité est de mise, et les beaux résultats d'aujourd'hui sont le fruit des choix de nos prédécesseurs, et nos choix d'aujourd'hui seront évalués par nos successeurs.

Le principe de précaution ne doit pas nous paralyser, mais nous inviter à faire des paris raisonnés.

Enfin, il n'est pas de gestion durable sans écoute des besoins changeants d'une société.

Les meilleures techniques et les résultats les plus probants ne peuvent dispenser de prendre en compte les attentes des populations, quelque difficile puisse être l'arbitrage entre certaines attentes contradictoires, parfois enracinées dans une conception rêvée plus que vécue de la nature. Les forestiers n'ont pas toujours été assez attentifs à ces attentes, trop focalisés qu'il étaient sur la cohérence nécessaire avec les paris anciens.

Pourtant les réussites les plus éclatantes de notre patrimoine forestier actuel trouvent bien leurs racines dans une grande capacité de la politique forestière à séparer les effets de mode des tendances de fonds dans l'évolution des besoins humains.

Paradoxalement il ne peut y avoir de gestion durable que dans la conjonction d'un savoir et d'un savoir faire avec une ambition pour la société, au travers d'une démarche éthique.

Il ne peut y avoir de choix fécond pour la nature sans un choix pour l'homme.

Cette vision sous-tend le projet français d'une gestion durable multifonctionnelle des forêts.

Cette approche multifonctionnelle de la gestion de notre patrimoine naturel est, depuis longtemps. au centre de notre pratique forestière.

Nous sommes, aujourd'hui même en train de l'étendre à notre politique de l'agriculture ut de l'espace rural à travers la loi d'orientation dont est saisi notre Parlement.

Cette conciliation des attentes nouvelles de la société implique à la fois une démarche véritablement scientifique -associant sciences naturelles et sciences humaines- et un dialogue avec toutes les parties prenantes : propriétaires et gestionnaires de l'espace, scientifiques et naturalistes, organismes représentants les différents usagers, associations de protection. de la nature...

C'est une démarche exigeante et parfois difficile, mais extraordinairement féconde.

Elle est même, pour moi, la condition de la gestion véritablement durable.

Au travers des débats démocratiques sur l'avenir du massif de Fontainebleau et du projet de charte en préparation entre le ministère chargé des forêts et le ministère chargé de l'environnement, c'est bien l'esprit qui anime les réflexions et actions de l'UICN qui s'exprime, confrontation difficile mais féconde entre les sciences naturelles et les sciences humaines.

Je souhaite que ce jeune quinquagénaire qu'est l'UICN trouve dans son lieu de naissance un laboratoire pour la mise en oeuvre de ces idées, en quête d'un compromis négocié entre tradition et innovation, loin de tout dogmatisme.

Merci à tous ceux qui, au cours des cinquante dernières années, ont été des semeurs d'idées. Merci d'avance à ceux qui reprennent le flambeau.